LE VIEIL HOMME

Il avait bien souvent dans les yeux
Le regard des enfants malheureux,
Soudainement il venait de comprendre
Que la mort était là à l'attendre,
Le vieil homme était tout recourbé
Bien des années venaient de passer,
Appuyé sur son vieux makila
S'avançait à petits pas vers moi.

Garnement il courait la montagne
Empruntant les sentiers pour l'Espagne,
Son meilleur ami était un braque
C'était un enfant du pays basque.
Le vieil homme se coiffait d'un béret
Moustachu, le visage ridé,
Portant des vêtements de berger
Parlait le basque et le béarnais.

Les enfants près de lui écoutaient
Le récit de ses guerres: étonnés,
Résistant héroïque des montagnes
Il vécu sans aucune compagne.
Le vieil homme maintenant oublié
Aurait espéré être choyé,
Mais les hommes ont la mémoire bien courte
La tendresse, ils connaissent pas sans doute.

Cet automne sera une belle saison
Le vieillard est devant sa maison,
Il contemple d'un oeil attendri
Son passé, ses rêves et son pays.
Le vieil homme je ne l'oublierai pas
C'est un peu de soleil ici-bas,
Le vieil homme partira pas comme çà 
Il est la mémoire de Dancharia.


ENGIVAL - Sacem 1987


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