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La halle au grains en 1865 lors du voyage de l'empereur, elle sera remplacée même emplacement par le garage Citroën en 1933 (photo M-OBERTHY).

Texte relatant l'évènement, tiré du VOYAGE DE S. M. L'EMPEREUR NAPOLÉON III EN ALGERIE. A CONSTANTINE du 28 Mai au 30 Mai 1865.
"Avant de rentrer au Palais, Sa Majesté, se rappelant que, deux heures avant, elle avait donné aux représentants du commerce l'espoir qu'elle
visiterait la Halle, s'est immédiatement dirigée, toujours à pied, vers la porte Valée et est descendue jusqu'au marché. Voulant sortir des sentiers
battus, le commerce avait pensé fixer d'avantage l'attention de l'auguste visiteur en faisant concourir à l'érection de son arc de triomphe, les plus
riches produits de la province. Le blé, l'orge, les farines, la laine, façonnés, en sacs et en saches, s'entassant pour prendre des formes architectu-
rales, se sont rapidement élevés en masses aussi majestueuses qu'élégantes. Un immense fronton en toisons couronnait l'édifice. Au milieu figuraient,
en laine noire et blanche, un N et un E gigantesques ; Au-dessus du fronton, cette inscription : A L'EMPEREUR. Au-dessous, ces trois inscriptions : Le
Commerce, L'Agriculture, L'Industrie.Chacun s'est plu à louer l'idée originale & pleine de signification qui avait présidé à l'érection de ce monument,
dans lequel il est entré, assure-t-on, pour un million de francs de marchandises. Au moment de l'arrivée de l'Empereur, les abords de l'arc de triomphe
sont envahis. « M. Brunache, aîné, qui avait mission de remettre à l'Empereur, l'Adresse, expression des voeux du commerce, ne peut, dit l'Indépendant,
percer la foule qui, remplissant l'air des cris les plus enthousiastes, cherche à parvenir auprès de Sa Majesté. M. Perier, se trouvant le plus rapproché,
adresse quelques paroles à l'Empereur. Bientôt, MM. Joly de Brésillon et Lucel, se présentent à leur tour, l'Adresse est remise ; et à peine Sa Majesté
avait-elle daigné exprimer quelques mots de satisfaction, que plus que jamais acclamée, elle s'est trouvée littéralement enveloppée. Les rangs se sont
ouverts cependant et l'illustre visiteur a été conduit jusqu'à la Halle, dont il a loué les vastes proportions. « Le bâtiment formant avant-corps avec le
Marché était rempli de dames qui agitaient leurs mouchoirs aux cris de Vive l'Empereur ! Vive l'Impératrice ! Vive le Prince Impérial! Les indigènes se
mêlaient à ce concert de louanges. Sous la Halle, les Arabes vendeurs jetaient, comme hommage sans doute, aux pieds de Sa Majesté, leurs toisons de
laines.C'était enfin un spectacle vraiment indescriptible, et dont, nous en avons l'espérance, Sa Majesté daignera conserver le souvenir. » Sa Majesté est
rentrée au Palais, aux acclamations d'une foule immense qui, dans la ville indigène comme dans la ville européenne, n'avait cessé de, se précipiter sur ses pas."


Napoléon III visitant le palais du bey, gravure dans le Monde Illustré n°427 du 17 juin 1865.

A la suite de la visite de Napoléon III seront décidés le percement de la rue Nationale, devenue rue Georges Clémenceau, l'arasement de la colline
du Koudiat-Aty, la démolition des remparts de la Brèche, la cession de la caserne des Janissaires place de Nemours pour y contruire un théatre,
la construction du chemin de fer reliant Constantine à Philippeville et de la gare de l'autre côté du pont d'El Kantara, qui lui sera agrandi et restauré.

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